mercredi 20 octobre 2010

Pierre-Auguste Renoir (1841-1919)

Buste du Laocoon de Giuliano Finelli (1601-1657)

Victoire de Samothrace

Sculpture grecque de l'époque hellénistique représentant la déesse Niké, personnification de la victoire. Elle est conservée au Louvre.

N'est-elle pas magnifique ?

Alexandre le Grand

Alexandre le Grand, statue provenant de Pergame (IIe siècle avant J.-C.).

Du signe du lion, Alexandre naît le 21 juillet 356 avant J.-C., le jour même où fut incendié à Ephèse le temple d'Artémis, la déesse protectrice des naissances.

Alexandre III de Macédoine, le fils du roi Philippe, conquiert en quelques années un territoire si vaste que jamais l'Histoire n'en connut depuis. Son empire s'étend de la Grèce à l'Indus, du Danube au Nil. Il a vaincu Darius, le roi des Perses, soumis les Thraces, les Hébreux, les Phéniciens grâce à une armée et une stratégie qu'a expliquée Philippe Masson. Il construit des villes, colonise des terres, généralise l'usage de la langue grecque, et il est le premier, nous dit Richard Lebeau, à pratiquer une politique d'assimilation des peuples conquis.

Il meurt jeune, à trente-trois ans, et le "petit'' roi devient le Grand Alexandre, modèle type du héros pour les grands chefs de tout temps : Scipion l'Africain, Jules César, Napoléon et même Giscard d'Estaing qui s'y réfère en 1979 ! Fascination éternelle qu'évoqué Lucien Jerphagnon pour cet homme hors du commun qui traversa Mossoul, Bagdad, Jérusalem, Kandahar, Kaboul, Samarcande, tant d'autres villes encore, pour mourir dans la mythique Babylone.

Le faune Berberini

Le faune Barberini est une statue grecque antique de l'époque hellénistique représentant un satyre endormi. Elle est actuellement conservée à la Glyptothèque de Munich.

La statue représente un satyre, mais il faut faire preuve d'attention pour ne pas y voir un simple jeune homme : ses oreilles pointues, sa queue à peine visible au bas du dos, sa couronne de lierre et sa nébride (peau de panthère) ne sont pas apparents au premier abord.

Hermaphrodite endormie, musée du Louvre

Et pourtant c'est un gamin.

"Morne horizon sous un ciel vitreux, désert plat, touffes d'armoise, broussailles, butte lointaine, cavalier solitaire. C'est un pays de sable, de rocs desséchés et de choses mortes. Pays de vautours. Et c'est ce pays qu'il parcourt. Parce que : c'est ici qu'il est maintenant, et par ici il n'y a aucune raison de s'arrêter, de revenir en arrière non plus, il n'y a rien là-bas vers quoi revenir. Son visage mince est protégé du soleil au-dessus de lui par un feutre rond à large bord, brun pâle comme le pays qui l'entoure, vieux et cabossé. Un foulard, sans doute rouge autrefois, noué autour du cou, recueille le peu de sueur que, dans son état desséché, fesses meurtries par la selle, il sue. Un gilet souple et déchiré, une chemise grise, jambières de peau usées par la piste sur un jean sombre enfoncé dans des bottes pointues crottées, tout cela bousillé, et élimé, et battu par la pluie, racorni par le soleil et le vent et crasseux de poussière, voilà l'image qu'il donne, ce cavalier solitaire migrant avec lenteur et obstination sur la plaine désertique. Il porte un six-coups à crosse en bois sous les côtes, un couteau de chasse à manche en os à la ceinture, et une carabine pendouille, canon visant son ombre partenaire sur le sol du désert, au pommeau de sa selle. Il est parcheminé et hâlé et aussi vieux que les collines. Et pourtant c'est un gamin. Il ne sera jamais autre chose."

(Robert Coover, Ville Fantôme)

Cette ville à l'horizon...

"Il cherche à atteindre une ville là-bas sur le lointain horizon, première chose qu'il a vue en sortant du canyon, quand le canyon s'est refermé derrière lui. La ville est toujours là, posée au bord tel un portail menant à la partie cachée du ciel. Parfois elle disparaît derrière une légère élévation, pour réapparaître quand cette élévation a été atteinte, souvent même comme si elle n'était pas plus éloignée, à l'oeil nu, son oeil nu, que la dernière fois, comme un mirage qui s'éloigne, ce qu'elle est sans doute. Parfois, il n'y a pas du tout d'horizon, il est brûlé par l'éclat du soleil ou par l'effacement brutal de la nuit, et donc pas de ville non plus, et son but est davantage le souvenir d'un but, mais il continue à avancer et à un moment ou à un autre elle réapparaît, vacillant au loin comme faite d'un drap mou agité par le vent. En fait, il ignore comment elle s'appelle, et ne ressent pas davantage le besoin de savoir. C'est simplement l'endroit où il va.

Peut-être sommeille-t-il par intermittence, mais par ici il a toujours l'impression soit qu'il fait noir sous les étoiles soit que le soleil est directement au-dessus, l'écrasant comme s'il le dénonçait pour quelque crime oublié, simplement un état ou son contraire à la manière des deux images d'une plaque de lanterne magique, oscillant d'avant en arrière, quand il ouvre et ferme et ouvre les yeux. Rien ne peut s'approcher subrepticement de lui dans tout ce vide tant qu'il reste à cheval devant tout ça, et c'est donc sur la selle qu'il dort en général, qu'il mange également, le plus souvent rien d'autre que des lanières de vieux pemmican de bison, aussi noir que du goudron et moitié moins bon, qu'il a trouvé sur le cheval. Un trou d'eau ne lui ferait pas de mal, un peu de fourrage pour la bête entre ses cuisses, et la meilleure chance d'en trouver semble être cette ville à l'horizon, bien qu'elle ne paraisse pas très substantielle. Par ici, rien que des cactus trapus, des amarante set quelques vieux ossements desséchés, une provende indigne même des morts."

(Robert Coover, Ville fantôme)